Les membres du collectif de protection du causse ont interpellé les raveurs, après la rave-party installée samedi soir à Nizas (Hérault). "Il faut reconnaître qu'ils ont été incroyablement corrects. Ils nous ont écoutés et force est de constater que ce lundi il n'y a pas un mégot qui traîne."
La rave party installée depuis samedi soir sur l'ancien aérodrome de Nizas a pris fin lundi midi comme prévu. Tout cela dans le calme, comme s'est d'ailleurs déroulé l'ensemble du week-end de Pentecôte. En revanche lundi matin, une dizaine de membres du collectif de protection du causse ont fait entendre leurs voix auprès des raveurs. Attention, pas d'animosité, pas de colère... juste des explications et des confrontations d'idées des plus courtoises.
La protection de la nature en trait d'union
"Cela fait huit ans que nous nous battons pour préserver ce site, explique Guy Abellanet, représentant le collectif. Et cette intrusion nous l'avons vécue comme un "viol". Nous avons été mis devant le fait accompli avec des "raveurs" qui ne savaient soi-disant pas que le site était protégé. Soit, c'est fait. Mais il faut reconnaître qu'ils ont été incroyablement corrects. Ils nous ont écoutés et force est de constater que ce matin (lundi, NDLR) il n'y a pas un mégot qui traîne. Bien entendu, la faune et la flore vont être touchées. Nous émettons donc des réserves pour les espèces protégées. Mais nous tirons une leçon de tout cela. Cette expérience ne doit pas se renouveler. Les élus du Département, puisque l'État ne trouve pas de solution, doivent mettre un terrain à disposition des festivaliers. Un lieu qui ne portera préjudice à personne."
"Nous, la musique nous la vivons en plein air. Sachez-le tout de même, nous aimons la nature et nous la protégeons aussi."
Devant Guy Abellanet, Dorothée et Coline, qui ont participé à l'organisation de la rave, savourent les propos. L'objectif est atteint. La vitrine présentée a fait son effet. "Nous sommes conscientes que nous sommes en faute car nous avons investi un terrain sans autorisation, que c'est une démarche violente... Mais tout ceci est le résultat de la pression de certains élus qui refusent notre musique, notre culture, notre envie de ne pas entrer en boîte de nuit. Nous, la musique nous la vivons en plein air. Sachez-le tout de même, nous aimons la nature et nous la protégeons aussi."
Le message est passé
C'est sans doute pour cette dernière raison que le dialogue est passé entre les membres du collectif et les festivaliers. Tous se sont retrouvés, une fois la colère passée, et de nombreux échanges ont eu lieu. Pour ce qui est de l'incident de Corneilhan, les deux filles précisent : "Dans cette affaire, comme dans bien d'autres, il faut savoir que l'on nous pousse à l'illégalité. Nous avions tout mis en œuvre pour être dans le cadre de la loi. On nous a trompés." Lundi matin, la justice a aussi sévi en saisissant le matériel sono du festival. Puis des bénévoles se sont mis au travail en ramassant les derniers déchets laissés sur place. Ce mardi, le site devrait être totalement nettoyé.